CLAUDE JARS RECOIT LA MEDAILLE DE BRONZE DE LA DEFENSE NATIONALE
Par Hélène Garcin
Le 1 novembre 2022, à Voiron, Claude JARS qui a occupé les postes de maître d’internat et d’enseignant en restaurant, entre 1981 et 2010, date à laquelle il a pris sa retraite d’enseignant – (il avait cessé ses fonctions à l’internat quelques années auparavant), a été décoré de la Médaille de Bronze de la défense nationale par Monsieur le Maire de Voiron, Julien Polat. Précisons que :
La médaille de la Défense Nationale a été créée par Charles Hernu, ministre de la Défense et mise en place par le décret du 21 avril 1982. Elle récompense les services particulièrement honorables rendus par les militaires d'active et de réserve, pour leur participation aux activités opérationnelles des armées et les
interventions au profit des populations. Le décret du 29/01/2021 précise que l’attribution de cette médaille donne droit obligatoirement à une agrafe de spécialité : Celle de Claude Jars est « Défense », elle a été complétée par une agrafe géographique « Essais nucléaires ». De nombreux anciens élèves et collègues ne connaissent pas le « passé » de Claude Jars. Il évoquait bien souvent une expérience dans le Pacifique et en Afrique… sans trop de détails, laissant planer un certain mystère. Les années ont passé, la reconnaissance finit par arriver et il commence à faire quelques confidences, n’étant plus tenu par une obligation de discrétion. Dans les années 60 le service militaire était encore en vigueur et Claude qui faisait ses études à l’école hôtelière de Grenoble avait demandé un sursis. Il a validé son diplôme avant la fin de celui-ci et a
devancé l’appel aussitôt. En 1967 Il a intégré le 4
ème régiment du génie, et s’est retrouvé en stage commando montagne à Modane. Certains des membres de ce commando ont été affectés en Polynésie française à 18 000 km de là. Claude a intégré la section du génie de la 2
ème compagnie du 5 ème régiment mixte du Pacifique. En quelques jours il passe de ses Alpes natales aux îles de l’Océan Pacifique : Tahiti, Mururoa, archipel des Gambier : Là il est affecté à la construction d’un aérodrome qui permettra de contrôler l’espace aérien de cette zone. Un accident du travail (quelques tonnes de ciment sur le pied), nécessite son transfert par navire hôpital vers Mururoa pour y passer sa convalescence. Sitôt remis, mais toujours plâtré, il est affecté à la décontamination du site – mais il ignorait le degré de contamination résultant de la première séance d’essais
nucléaires de 1966. Ses camarades et lui-même ont subi les conséquences plus ou moins graves liées à cette exposition. Marine
Langevin du Dauphiné Libéré, m’a autorisée à reproduire à titre exceptionnel l’article qu’elle lui a consacré, sur cette période et la suite de son parcours. Je l’en remercie. Avant d’arriver à Voreppe en1981, Claude vivra d’autres expériences, en Afrique, qui feront peut-être l’objet
d’un futur article. Mais pour mieux cerner cette personne discrète, et aux
multiples facettes, rien de mieux que de citer l’avant-propos de son premier recueil de poèmes publié en 1991
Sous la rose des vents. Claude y précise son état d’esprit : « J’espère donc me découvrir un peu aux autres, pour qu’ils comprennent, à travers ces quelques pages, que toute classification de l’Homme est dérisoire, et que seule sa diversité peut aider à son accomplissement ». Dans un autre recueil de Claude, publié en 1993 :
Seulement vivre, on trouve ce poème :
Les lagons de Mangareva
Les lagons au soleil,
Près de Mangareva,
Ont gardé mes vingt ans
Dans leur écrin de nacre
Et de coraux vivants
Les lagons au soleil,
Près de Mangareva
Me redisent encore,
Que le temps qui s’en va
Ne nous reviendra plus…
Les lagons au soleil,
Près de Mangareva,
Resteront à jamais, Le remède idéal
Pour mes sombres pensées…
Claude Jars
Merci Claude, ce début de reconnaissance est bienvenu… il faut savoir être patient ! J’espère que cet article permettra à de nombreux anciens élèves et collègues de mieux te connaître.