Voreppe

Les années de guerre

Juin 1940

Lors de la bataille de Voreppe, le 24 juin 1940, les obus allemands tombent sur la propriété et provoquent de sérieux dégâts aux façades et à la toiture.

Les façades tournées vers le Nord-Ouest exposées au feu de l’armée allemande ont été sérieusement endommagées.

De nombreuses vitres sont brisées, heureusement les vitraux ne souffrent pas trop.

L’armistice, signé au milieu de la nuit, sauve sans doute le bâtiment.

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29 pages imprimées par ALLIER Père et fils le 5 décembre 1940, auteur Daniel JACOMET

Format 18 x 25. Prix 20 F, mais certainement épuisé.

Quelques éléments historiques sur le séminaire « avant Voreppe ».

3 photos du séminaire après le bombardement.

La conclusion du livre, très politique, a un petit relent admiratif du maréchal PETAIN typique de l’époque !?

Plusieurs dessins au fusain de Pierre POURADIER-DUTEIL, l’architecte du séminaire et croquis à la plume de DUCUKIT.

Préface de monseigneur CAILLOT, du général CARTIER et de monseigneur VITTOZ.

 
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251 pages au format 24 x 14,5 cm édité à compte d’auteur en 1990, sur la « Bataille de Voreppe le 24 juin 1940 » incluant 4 photos du séminaire endommagé par les bombes. 

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2004

Edité par le Corepha

Comité de Recherche et de Production de l’Histoire et de l’Art à Voreppe.

Les pages 109 à 115 sont consacrés à l’abbé Louis GAILLARD professeur au Petit Séminaire de 1933 à 1942, date à laquelle il devient aussi curé de Voreppe.

Décoré de la Croix de Guerre le 1er juin 1945 car c’était un authentique résistant.

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Août 1980

55 pages

Edité par le Corepha

COmité de Recherche et de Production de l’Histoire et de l’Art à Voreppe.

Ecrit par André DEMIRLEAU, Paul dans la résistance et maire de Voreppe après la 2de guerre mondiale.

Plusieurs pages évoquent l’action résistante de l’abbé Louis GAILLARD professeur au Petit Séminaire de 1933 à 1942, date à laquelle il

 

   Jean-Claude COURTEAU possède ces 4 ouvrages dans sa bibliothèque.

 

La libération

En août-septembre 1944, les alliés ont utilisé le site pendant quelques jours pour y stationner leurs troupes.

L’alignement de camions militaires dans la cour est impressionnant.

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Merci à François BALLET pour les photos de cette période.

Du petit séminaire aux Portes de Chartreuse

n  1968 : l’ex petit séminaire devient le « collège du Sacré-Cœur », les classes de 2de à philosophie sont transférées à TULLINS au séminaire des rédemptoristes.

n  1973 : Signature d’un contrat avec l’état, le collège du Sacré-Cœur s’installe dans les locaux.

n  1979 : Installation de la section boulangerie

n  1980 : Le lycée d’enseignement technique et professionnel (formation couture, hôtellerie) de Grenoble déménage à Voreppe et prend le nom de « la Jacquinière » (nom du quartier de Voreppe).

n  1988 : Fusion du collège et du lycée : une seule direction

n  1986 : ouverture de la section électrotechnique.

n  2002-2003 : construction d’un nouveau bâtiment pour l’hôtellerie et la boulangerie.

n  2003 : Le collège du Sacré-Cœur et le lycée professionnel et technologique La Jacquinière prennent le nom de « Ensemble scolaire catholique les portes de Chartreuse ».

n  2015 : Décision de l’évêché de supprimer progressivement les classes de 6ème à la troisième. Le collège disparaît.

n  2018 : L’ensemble scolaire catholique les portes de Chartreuse devient Lycée professionnel des Portes de Chartreuse.

Quelques œuvres d’art

1 – Appui de communion, ambons et grille en fer forgé entourant le maître-autel

L’appui de communion, les ambons et la grille autour et au-dessus du maître-autel sont réalisés par Raymond Subes, sur les plans de l’architecte Pierre Pouradier-Duteil. Coût 20.800 francs.

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  Quelques dessins de l’architecte pour ce splendide ensemble
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Raymond Subes, (1893-1970, est un artiste-décorateur français, spécialisé en ferronnerie d'art. Ancien élève de l’École Boulle et de l’École nationale supérieure des arts décoratifs, il est l'un des ferronniers d’art français les plus célèbres de la période

Art déco. Il travaille toute sa carrière dans l'entreprise d’Émile Robert, associé à Ernest Borderel. Il y est d'abord dessinateur, puis directeur artistique et enfin directeur général.

 Raymond Subes collabore avec les plus grands décorateurs de son époque et réalise les rampes d'escalier et les balustrades du paquebot Île-de-France en 1926, puis des paquebots Le Lafayette (1930), L'Atlantique (1931) et Le Normandie (1935).

Il conçoit les réverbères télescopiques du pont du Carrousel à Paris et des ferronneries pour la Banque de France, le Palais de Tokyo, les sièges de compagnies d'assurance, les grands hôtels ou restaurants parisiens (comme le Lutetia, Georges V, Fouquet's...), les aéroports (Orly, Le Bourget), des grands magasins, des monuments historiques et des palais nationaux. 

Il réalise également des grilles pour la maison de Champagne Pommery, pour le fabricant de biscuits Fossier et pour l'Hôtel de ville de Reims. Il est élu membre de l’Académie des beaux-arts en 1958. 

2-  Equipement de l’autel

Les esquisses sont également réalisées par l’architecte lui-même. Le tabernacle, la croix et les chandeliers sont commandés chez le grand orfèvre parisien : Edmond  Lesage et son fils Louis, pour 10 000 francs.

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Dessin de l’architecte  Proposition d’Edmond Lesage 

 

3- La porte d’entrée du grand vestibule (sous le clocher) 

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La porte réalisée par le ferronnier grenoblois William

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Deux exemples des nombreux dessins de l’architecte pour cette porte.

 

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Trois séries de deux panneaux de bronze fournis par Michel Pinéri sur le thème de l’Eucharistie, la vigne et le blé ornent cette porte d’entrée

 4 – Ont également participé à la construction

- Dolto : murs de clôture,  ailes Est et Ouest, préaux, bâtiment des services
- Delachanal et Rivier : Bâtiment d’administration, bâtiment central, chapelle
- Andina : plâtrerie et peinture
- Blanc Frères & Cie : claustras de la chapelle
- Bonnet, charpentier
- Bouvier : chauffage principal
- Cuynat : claustras des vestibules et des escaliers latéraux de la chapelle
- Gaillat : plomberie, zinguerie
- Maeder, menuiserie : bancs de la chapelle, autels et crédences, bois pour la statue du Sacré-Cœur
- Marie et & Cie : installation électrique
- Paccard : fourniture de la cloche
- Xavier de Weck : parc paysager
etc…
 


 Charles Paillet

Archives : diocésaines, archives départementales (86J)

Chronologie de la construction

Le petit séminaire diocésain, chassé de La Côte-Saint-André le 20 décembre 1906, s’installe provisoirement le 1er novembre 1907 à Saint-Antoine-L’Abbaye. Le provisoire dure 25 ans. Toutefois les bâtiments anciens sont peu pratiques, l’accès est difficile et la vie de communauté souffre de voisinages et de servitudes qu’il faut subir. Aussi la nécessité d’un petit séminaire, si possible d’accès facile, se fait sentir depuis déjà longtemps. La perspective de revenir dans les bâtiments du séminaire du Clapier à La Côte-Saint-André s’est éloignée suite à l’installation de l’orphelinat interdépartemental. Monseigneur Caillot prend alors la décision de construire un nouveau petit séminaire pouvant accueillir au moins 200 élèves. 

Un premier emplacement est tout d’abord envisagé à St Egrève, il y a même deux propositions de terrain mais le prix est élevé.

-  11 juin 1931 : un nouvel emplacement est proposé à la Jacquinière sur la commune de Voreppe. Monseigneur s’y rend le jour même. L’emplacement lui plait beaucoup et le prix est très attractif.

- 13 juin 1931 : Monseigneur propose à l’architecte monsieur Martin de construire le nouveau petit séminaire. Celui-ci accepte avec enthousiasme et se met rapidement à faire des projets et des croquis. Malheureusement il décède le 6 juillet sur la table d’opération.

- 11 juillet 1931 : Monseigneur engage Pierre Pouradier Duteil, acquéreur du cabinet de monsieur Martin.

-  Après de nombreux pourparlers et de longues réflexions, le terrain est acheté début août.

- De son côté Monsieur Pouradier-Duteil dessine les premières esquisses. Il visite avec Monseigneur Caillot d’autres établissements afin de comparer, prendre des idées, éviter les erreurs.

-  21 août 1931 : Monsieur Pouradier apporte les premiers plans et présente son projet le 25 août au grand séminaire.

- 28 août 1931 : Monseigneur engage les entrepreneurs Dotto, Delachanal et Rivier pour la construction du gros œuvre.

- 2 octobre 1931 : les plans détaillés sont achevés. Monseigneur émet des réserves. Les modifications sont apportées dans les jours suivants et la proposition définitive est acceptée le 5 octobre.

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Quelques esquisses de Pierre Pouradier-Duteil pour le petit séminaire.

 Monseigneur Caillot rédige le lendemain une lettre pastorale pour annoncer la construction du nouveau petit séminaire.

- 17 décembre 1931 : premier coup de pioche, geste symbolique indiquant l’ouverture des travaux.
Arrivé un peu avant 15 h, Monseigneur se dirige vers l’endroit même où les lignes du plan général sont indiquées par des cordeaux tendus à un demi-mètre de hauteur et jalonnés çà et là de petits drapeaux. Il écoute alors longuement les explications de l’architecte puis procède à la bénédiction de l’emplacement. Après avoir récité les oraisons, il asperge le sol d’eau bénite en alternant avec l’assistance quelques versets du Miserere. Ensuite il se dirige vers l’endroit où l’abside de la future chapelle est dessinée par un demi-cercle de drapeaux tricolores et là, armé d’une pioche, spécialement fabriquée pour la circonstance et portant gravée sur son manche la date du 17 décembre 1931, il donne trois coups vigoureux dans le sol. Tour à tour, plusieurs personnes présentes, vont faire le même geste : monsieur le vicaire général Dubey, l’architecte, les chanoines Linossier et Bandet, l’abbé Nublat curé de Voreppe enfin les entrepreneurs et quelques ouvriers.

 

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 Bénédiction et premier coup de pioche

- 17 mai 1932 : mardi de la Pentecôte à 15h, Monseigneur Caillot bénit la première pierre de la chapelle, dédiée au Sacré-Cœur, devant un parterre de prêtres et de fidèles. Au cours de la cérémonie il scelle dans un endroit prévu à cet effet une cassette contenant un parchemin écrit en latin, des médailles et des pièces de monnaie de 1932.

« L’an du Seigneur 1932, le 17 du mois de mai , sa Sainteté le pape Pie XI glorieusement régnant, Alexandre Caillot, par la grâce de Dieu et du Saint Siège, en la seizième année de son pontificat, a béni et posé cette première pierre pour la construction de la chapelle du petit séminaire en l’honneur du Sacré-Cœur de Jésus. »

La foule visite le vaste chantier et admire les travaux qui ont déjà beaucoup avancé depuis 6 mois.  La moitié des bâtiments est réalisée jusqu’au 1er étage.

- 20 octobre 1932 : Monseigneur reçoit à Rome les encouragements du Saint-Père et une somme de 50 000 frs pour la construction.

- 5 mai 1933 : quatre drapeaux tricolores flottent aux deux bras de la croix. C’est la fin du gros œuvre, 12 mois moins 12 jours après la pose de la première pierre de la chapelle, un peu plus de deux ans après le choix de l’emplacement.
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- 5 juillet 1933 : près de 250 membres de l’association Fraternelle des Anciens Elèves de la Côte-Saint-André et de Saint-Antoine se retrouvent pour leur assemblée générale. Beaucoup voient les bâtiments, en voie d’achèvement, pour la première fois.

A 10h15 une messe est célébrée, non dans la chapelle inachevée, mais dans l’entresol sous la chapelle elle-même. Ensuite tout le monde se rend dans la grande salle du réfectoire, où après les toasts et les différents discours, un somptueux repas est servi.

Les premiers élèves font leur entrée en octobre 1933. Les dernières finitions sont effectuées fin 1933 et au cours de l’année 1934. La statue du Sacré-Cœur adolescent n’est placée qu’à la mi-février 1935. En effet Henri Charlier a rencontré des problèmes avec le premier bloc de chêne et a dû en commander un autre,  provoquant ainsi un retard important dans la réalisation de la statue.

Le coût total de la construction s’élève au 28 décembre 1933  à la somme de 5 114 966 francs, auxquels il faut ajouter les honoraires de l’architecte, environ 250 000 francs.

 


Charles Paillet
Documentations : archives diocésaines, archives départementale, Semaine Religieuse.